Bonjour à vous,
Vous souvenez-vous de l’époque de votre secondaire? Vous savez cette période de transition entre l’enfance et la vie adulte où nous sommes à la recherche de notre identité.
Une des règles de base est qu’il est primordial de se fondre dans la masse. Il faut être comme tous les autres. Les différences ne sont pas tellement bienvenues.
Vous aurez peut-être de la misère à me croire, mais il y a des similarités frappantes avec le domaine de la gestion active de portefeuille institutionnelle!
Tout d’abord, qu’est-ce que la gestion active de portefeuille institutionnelle?
Les grandes institutions financières ainsi que les caisses de retraite ont toutes des équipes de gestion de portefeuille constituées d’un ou de plusieurs gestionnaires de portefeuille ainsi que d’une équipe d’analystes financiers. Leur objectif est simple : ils sont constamment comparés à un indice de référence en termes de rendements, par exemple le S&P TSX au Canada, et ils doivent battre cet indice.
Quelle est la différence entre la gestion active et la gestion passive?
La gestion passive vise simplement à reproduire un indice de référence sans tenter d’obtenir une meilleure performance que celui-ci. Il y a 2 différences majeures, l’absence presque totale d’une équipe de gestion (pas de gestionnaire de portefeuille, ni d’analystes financiers) et des frais de gestion très réduits, presque gratuits.
En théorie, les équipes de gestion de portefeuille tentent d’obtenir une meilleure performance que leur indice de référence en investissant dans les meilleures compagnies et en évitant les moins bonnes selon le résultat de leurs analyses financières.
S’ils réussissent sur une période suffisamment longue, ils recevront des félicitations de leur employeur et possiblement un bonus.
Mais s’ils se trompent et sous-performent l’indice un peu trop longtemps, leur employeur appuiera sur le bouton « eject ». Bref, ces employés, les gestionnaires de portefeuille, sont assis sur des sièges éjectables.
Ils doivent non seulement gérer le risque du ou des portefeuille(s) qu’ils gèrent, mais ils doivent également gérer le risque relatif à leur emploi qui n’est pas garanti.
Dans ces circonstances, la façon rationnelle de se comporter est de tout simplement se « coller » à l’indice. Ainsi, vous minimisez le risque d’une sous-performance importante face à l’indice et la perte de votre emploi qui s’ensuit.
Ainsi, les gestionnaires actifs ne sont pas incités à être si actifs que ça (dans le sens de constituer un portefeuille bien différent de l’indice de référence). Ils ont un modèle à suivre (l’indice de référence), et ils ont tendance à s’en rapprocher le plus possible.
Le gros problème pour les investisseurs dans ces fonds institutionnels est qu’ils doivent payer des frais de gestion de 2% ou plus par année. Lorsque l’on soustrait ces frais à la performance brute générée par le gestionnaire actif de portefeuille, il devient pratiquement impossible de faire mieux que l’indice. Même obtenir un rendement équivalent à celui-ci constitue une grosse victoire en soi.
Il existe toutefois certains gestionnaires actifs qui se démarquent de la façon de faire généralisée dans l’industrie et qui réussissent, malgré les frais de gestion facturés, à livrer une performance bien respectable. La plupart du temps, il s’agit de petites firmes de gestion de portefeuille peu connues du grand public et qui sont indépendantes des grandes institutions financières.
Marc
P.S. Pour les raisons mentionnées précédemment, il est très généralement préférable de privilégier une approche passive et peu coûteuse, c’est-à-dire les fonds négociés en bourse (FNB).