Bonjour à vous,
À moins que vous n’ayez vécu sur une autre planète au cours des 3 dernières années, il est pratiquement impossible que vous n’ayez pas entendu parler des cryptomonnaies, et plus particulièrement de la plus populaire d’entre elles : le bitcoin.
Des cryptomonnaies, il en existe des milliers de sortes différentes. En fait, le site coinmarketcap.com en répertorie 1 583 sortes différentes. Il n’existe même pas autant de sortes de papier monnaie à travers le monde!
Les cryptomonnaies sont des monnaies numériques qui n’existent qu’en ligne et qui fonctionnent au moyen de la technologie « blockchain » (chaîne de blocs).
Deux grandes caractéristiques les différencient des monnaies fiduciaires, celles qui sont émises et garanties par un pays. Premièrement, tel que mentionné plus haut, elles ne sont pas offertes en version papier. Mais surtout, en deuxième lieu, elles ne font l’objet d’absolument aucun contrôle de quelque banque centrale que ce soit.
Rappelons que les banques centrales et les gouvernements jouent un rôle capital pour le maintien de la confiance dans les systèmes économiques et financiers. C’est particulièrement le cas lorsqu’une crise majeure survient (comme on a vécu en 2008-2009).
En ce qui concerne le bitcoin, dès sa création il a été décidé qu’il n’y aurait jamais plus de 21 millions d’unités en circulation. Il s’agit d’une différence fondamentale avec les monnaies fiduciaires qui ne font l’objet d’aucune limite. Donc, en théorie, les banques centrales ont la capacité d’en imprimer à l’infini.
Certains pays avec des régimes politiques de bananes le font. Conséquence, leur monnaie perd énormément de sa valeur et on assiste à de l’hyper-inflation.
Heureusement, la majorité des pays, dont le Canada et les États-Unis, gère très bien leurs politiques monétaires et celles-ci sont séparées du pouvoir politique (même quand un idiot d'ancien président populiste a tenté désespérément de s’ingérer là où il n’avait pas d’affaire).
Étant donné la quantité limitée de bitcoin en circulation, beaucoup de ses supporteurs ont affirmé que cette cryptomonnaie en particulier s’avérerait une bonne protection en cas d’inflation. Après tout, cette « devise » est contrôlée par un algorithme et non pas par un groupe d’individus.
Les données économiques des douze derniers mois ont permis de trancher ce débat théorique. En effet, au cours de cette période, beaucoup de pays industrialisés ont dû composer avec une inflation galopante (qui n’est toujours pas sous contrôle).
Qu’est-il advenu de la valeur du bitcoin au cours de cette période d’inflation importante me demanderez-vous?
Eh bien, les choses ne se sont pas du tout déroulées tel que prévu par les supporteurs enthousiastes du bitcoin. Ce dernier a perdu plus des deux tiers de sa valeur!
Source : CNBC.com
Échanger une monnaie fiduciaire stable (tel le dollar canadien ou le dollar US) contre des bitcoins dans le but de se protéger contre l’inflation ne fait pas beaucoup de sens. Oui, l’inflation fait des dégâts au niveau du pouvoir d’achat de notre argent, mais ces dégâts (temporairement élevés) sont, jusqu’à maintenant, inférieurs à 10% par année. Rien à voir avec les fluctuations majeures que connaît le bitcoin.
D’ailleurs, Mark Carney, l’ancien gouverneur de la banque centrale du Canada et par la suite de la banque centrale d’Angleterre n’y va pas de main morte à propos du bitcoin dans son livre Values: Building a Better World For All.
Il affirme que la volatilité extrême connue par les cryptomonnaies est le reflet du fait qu’elles n’ont aucune valeur intrinsèque (il n’y a aucune justification économique pour supporter leur valeur) pas plus qu’elles ne font l’objet d’une protection externe quelconque.
Bref, si vous êtes à la recherche de sécurité et de stabilité pour votre argent, tenez vous loin des bitcoins.
Marc
P.S. Le manque flagrant de stabilité de sa valeur n’est pas le seul talon d’Achille du bitcoin. Tout le système repose sur une quantité prodigieuse de processeurs informatiques qui eux-mêmes consomment une quantité faramineuse d’électricité. Bref, le bitcoin n’est rien de moins qu’une véritable catastrophe écologique mondiale.