Allô,
Une étude parue en 2014 par la compagnie Vanguard conclut qu’en moyenne les portefeuilles d’actions des investisseurs canadiens seraient composés à 60 % d’actions canadiennes! Ça fait vraiment beaucoup lorsque l’on considère que le marché boursier canadien représente seulement 3,4% de l’ensemble des marchés boursiers au monde. Comme le montre le graphique suivant, les australiens sont dans une situation encore plus difficile que nous.
Source : https://plus-riche.com/investir-a-letranger
En plus, à mon avis, le plus grand hic avec la bourse au Canada est sa grande concentration dans seulement 3 secteurs d’activité. En effet, environ la moitié de la valeur boursière totale se retrouve dans des compagnies financières, d’énergie et des matériaux de base.
En termes de diversification sectorielle, le marché canadien fait piètre figure.
Il est important de savoir que le marché boursier canadien n’est tout simplement pas un bon reflet de l’ensemble de l’activité économique du pays (qui est beaucoup plus diversifiée). Ainsi, l’investissement d’une partie significative de son portefeuille d’actions à l’étranger devient pratiquement une décision incontournable.
À l’échelle mondiale, le portrait est différent. Pas besoin d’aller bien bien loin pour trouver une solution à ce problème. Pensez États-Unis. Le graphique suivant illustre à quel point notre voisin du sud est un pays dominant lorsque l’on parle d’entreprises inscrites en bourse.
Source : https://www.statista.com/statistics/710680/global-stock-markets-by-country/
Comment expliquer cette surreprésentation des titres locaux dans les portefeuilles des investisseurs canadiens?
Bien sûr il y a des raisons fiscales, investir à l’étranger est un peu plus compliqué lorsque vient le temps de faire son rapport d’impôt.
On le sait, la valeur d’un investissement en actions est appelée à varier dans le temps, ce qui peut s’avérer stressant par moments. Lorsque l’on parle d’investissement en actions dans certains pays et certaines régions étrangères, le risque peut s’avérer plus grand. Imaginez si vous aviez décidé d’investir en Russie il y a deux ans!
Notre inconfort face à l’inconnu demeure également un obstacle important. Il est causé en grande partie par un manque d’informations. Les gens démontrent généralement une réticence accrue aux risques pour ce qui ne leur est pas familier ou qui est géographiquement éloigné. Cette situation peut être renversée grâce à une formation adéquate sur le sujet.
Finalement, il faut également mentionner le risque lié aux variations de devises. Ces dernières peuvent autant bonifier le rendement obtenu sur votre investissement que complètement le détruire. Certaines régions du monde ont des devises particulièrement instables.
Là encore il existe des solutions. Lorsque vous effectuez un investissement dans une devise étrangère, quelques options s’offrent à vous. Bien entendu, vous pouvez toujours acheter le produit financier de votre choix et supporter vous-même le risque lié à la devise.
Mais, il existe également des produits spécialement conçus pour vous permettre d’investir à l’étranger tout en vous couvrant face au risque de devise. En langage financier on appelle ça du « hedging ». Le coût en termes de frais de gestion pour bénéficier d’une telle protection est très abordable.
Ainsi, il devient possible de profiter d’une meilleure diversification sectorielle par rapport à ce que le marché canadien à lui seul peut vous offrir sans ajouter un risque additionnel lié à la devise.
Marc
P.S. Bien qu’à mon avis il soit nécessaire de bonifier la diversification au niveau sectoriel par rapport à ce que la bourse canadienne peut offrir, je crois que les avantages liés à la diversification géographique (le fait d’être investi partout à travers le monde) sont généralement exagérés par l’industrie financière.
Les rendements boursiers obtenus par les pays étrangers (comparativement à ce qu’il est possible d’obtenir aux États-Unis) ne justifient généralement pas cet engouement.