La lettre de Marc


Apple : ou l’éléphant dans le magasin de porcelaine

Par Marc Gingras

août 2, 2022


Allô,

Depuis son adoption à grande échelle à la fin des années 90, l’Internet a complètement changé nos vies. Lorsqu’on s’arrête pour y penser, c’est vraiment fou de voir toutes les incroyables ressources qui y sont proposées à tous et toutes, et ce de façon totalement GRATUITE! (Services de prévisions météo, messagerie électronique, réseaux sociaux, etc…)

Mais, me direz-vous, il y a assurément des coûts (importants) associés au développement et au maintien de toutes ces ressources… n’est-ce pas?

Vous êtes pas mal allumés!

Inévitablement, quelqu’un doit payer pour tout ça! Mais qui? Cet argent ne sort pas de ma poche en tout cas!

Réponse : Les revenus de PUBLICITÉ.

Comment tout ce système a-t-il fonctionné jusqu’à maintenant? Eh bien, disons qu’on observe attentivement vos habitudes de navigation et de consommation sur Internet. Plusieurs compagnies « monétisent » ces informations qu’elles ont collectées sur vous. Vous n’avez qu’à penser à Facebook et Alphabet (Google).

Rapidement, les navigateurs web ont été « équipés » d’un bout de code informatique que l’on nomme « cookies ». Ce code sert à ramasser toute cette information personnalisée à votre sujet.

Une fois l’info recueillie, ces compagnies sont en mesure d’offrir quelque chose de très valable aux diverses entreprises : la publicité ciblée.

Contrairement aux journaux, à la radio et la télévision, qui sont des médias de masse, l’Internet permet de cibler précisément les consommateurs qui intéressent les compagnies sur une base individuelle. Pourquoi payer pour diffuser son message auprès d’une vaste population qui, généralement, n’est même pas intéressée par ce que vous avez à offrir?

Facebook et Google permettent d’envoyer le message publicitaire uniquement aux personnes ayant démontrées de l’intérêt pour le sujet. Fini de payer dans le vide! Le rendement sur l’investissement en publicité s’est ainsi grandement amélioré.

Conséquence : au cours des deux dernières décennies, les dollars de publicité ont migré massivement des médias de masse vers l’Internet.

Ainsi fonctionne le modèle que nous avons connu jusqu’à présent. Mais les choses changent. Les gens, ainsi que plusieurs pays, sont de plus en plus sensibilisés à la sécurité de leurs données personnelles. Disons que le scandale Cambridge Analytica qui a entaché la réputation de Facebook en 2018 a contribué à l’accélération de cette tendance.

Une compagnie en particulier a pris la balle au rebond pour en faire un cheval de bataille et un puissant argument commercial : Apple.

La mise en service d’iOS 14.5 d’Apple a amené l’arrivée de l’App Tracking Transparency. Celle-ci force la main des développeurs d’applications à demander la permission pour collecter les données personnelles et de navigation de ses utilisateurs.

Depuis sa mise en application, une forte majorité des utilisateurs refuseraient d’être « observés ».

Google a également des plans pour désactiver les technologies de traçage dans son navigateur web Chrome.

Le contrôle accru sur leurs données qui est maintenant accordé aux utilisateurs rend donc le modèle économique basé sur la publicité pas mal moins payant.

Il y a donc un risque que plusieurs compagnies qui offraient des services gratuits sur le web afin de maximiser le trafic sur leur site doivent maintenant rendre l’accès à ceux-ci payant faute de revenus publicitaires suffisants.

Google tente d’avoir une approche plus nuancée que celle d’Apple. L’objectif est, bien sûr, de protéger les données personnelles sans toutefois empêcher les annonceurs de cibler les consommateurs pour leurs publicités.

Avec tous ces changements, le modèle d’affaire qui consiste à accumuler des données sur tous les utilisateurs en vue de vendre de la publicité ciblée à des tierces parties (pensez à Facebook et Google qui vendent des publicités personnalisées à votre profil pour le compte de tierce compagnies) est clairement en perte de vitesse.

Marc

P.S. En anglais, on réfère à cette pratique comme étant des « third party data ». Il existe également des « first party data » soit l’accumulation de vos données par les compagnies avec qui vous faites directement affaire.

Finalement, on nomme « zero party data » le fait de décider délibérément de partager certaines données personnelles à une organisation en qui vous avez confiance.

À propos de Marc Gingras

Je me suis donné comme mission d'aider les francophones canadiens à mieux comprendre le monde fascinant des placements de telle sorte qu'ils puissent avoir les revenus pour vivre le genre de retraite qu'ils désirent, que ce soit pour voyager ou s'acheter un chalet au bord d'un lac.


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