Salut!
Dans le milieu financier, il existe un terme péjoratif pour désigner l’investisseur de détail (le commun des mortels comme vous et moi). On parle de « Dumb Money ». Ce n’est pas très flatteur! Malheureusement, il existe une raison valable pour expliquer cette situation.
Souvent, les investisseurs de détail agissent de façon émotive… et ça leur nuit grandement. Par exemple, lorsque les marchés connaissent une baisse significative sur une courte période, plusieurs d’entre eux décident de vendre sous la panique. Inversement, lorsque les marchés connaissent une période prolongée de gains les distributeurs de fonds mutuels enregistrent généralement d’importantes rentrées de fonds.
En bourse, la formule pour réussir est plutôt simple, acheter lorsque c’est bas et vendre lorsque c’est haut… plus facile à dire qu’à faire! Dans la vraie vie, on observe plutôt l’inverse.
Par exemple, au cours de la période débutant au mois de mars 2020 jusqu’au début 2022, le S&P TSX au Canada a connu une très bonne performance.
(source : Globeinvestor.com)
Lorsque l’on compare cette bonne performance avec les statistiques d’entrées et de sorties de fonds pour l’industrie des fonds mutuels au Canada, pour la période des cinq premiers mois de 2021, on peut y constater des entrées de fonds importantes. Le total des ventes des fonds à long terme s’élevait à 64,7 milliards de $.
(Source : Institut des fonds d’investissement du Canada)
À titre comparatif, regardez les données du mois de mai 2022. On le sait, depuis le début de 2022 les manchettes aux nouvelles financières sont très mauvaises… ce qui fait que les investisseurs de détail retirent leurs fonds -7,1 milliards $ en mai seulement! (Attendez que soit publié le chiffre pour le mois de juin!).
À la longue, l’ensemble de ces décisions regrettables coûte cher aux investisseurs comme nous l’apprend Dalbar, une firme des États-Unis spécialisée dans la compilation de ce type de données.
Le graphique suivant montre la différence entre le rendement obtenu par l’investisseur moyen en actions (aux É.-U.) vs le S&P 500 ainsi que la croissance d’une somme de 100 000$ sur une période de 30 ans (jusqu’en 2021).
Comme vous pouvez le constater, la différence entre le rendement de l’indice S&P 500 et l’investisseur moyen dans les fonds d’actions est MAJEURE! (10,65% en moyenne annuellement vs 7,13%)
Cette différence s’explique principalement par les comportements émotifs des investisseurs de détail. Bien sûr, il faut aussi considérer l’impact des frais de gestion. Aux États-Unis, pour des fonds d’actions le frais moyen annuel se situe entre 0,5% et 0,75% actuellement (ce qui est beaucoup plus bas que les frais moyens au Canada). Supposons que pendant cette période le frais moyen était de 1%. Ça représente quand même une sous-performance de 2,52% par année (10,65% - 7,13% - 1%).
Ok, maintenant que je sais ce qu’est le « Dumb Money » et son impact très négatif à long terme, qu’est-ce que je peux y faire? La meilleure chose à faire est de s’instruire sur les marchés financiers ainsi que leur fonctionnement. De cette façon, on comprend mieux ce qui se passe, on a davantage confiance et il est plus facile d’agir de façon rationnelle.
Également, savoir s’entourer de personnes compétentes qui pourront vous rassurer et vous persuader de garder le cap surtout en périodes de crise s’avérera d’une grande utilité.
Marc
P.S. Avoir un plan financier n’est pas d’une grande utilité si l’investisseur pour lequel il a été préparé n’est pas en mesure de le suivre psychologiquement!